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Il n’est nul besoin de s’interroger sur le thème dominant du récit puisqu’il est donné en fin de récit par l’auteur lui-même (avec mention des études et théories étant à sa source). Dès lors on partira lire Locke (ou les auteurs proposés) ou se demandera ce qui fait tenir debout le principal protagoniste de cette nouvelle .

Si l’utilisation du « je » donnais du poids à de précédents récits c’est parce que cela nous plaçait en dehors du cadre normatif de l’identification. Un peu comme chez Lovecraft lu par une femme, le « je » n’avait de sens que de façon romanesque, que pour donner un supplément de corps à des propos trop complexes ou abscons d’autre part. L’attribution d’une culture, d’un parcours, d’une volonté, d’un savoir au lecteur favorise l’acceptation d’état d’esprit, le prépare mentalement, lui fait avaler la pilule.

Reste toutefois, que pour efficace qu’il soit ce processus n’en reste pas moins à double tranchant, avant de devenir ce « monsieur volition » le narrateur (nous) parait bancal, irréel. Or c’est une approximation qui n’a que peu lieu d’être sur les voies spatiales ou Egan évolue. En effet, qu’une personne en soit réduite à l’agressivité et à la brutalité pour vivre et aussi pour tester sa liberté, est un principe valable… que cette personne manie face référence à Camus ou à Nietzsche ou que ses sensations le renvoie à la chaire aussi bien qu’à des considérations philosophiques sommes toutes assez complexes, cela semble déjà moins cohérent. Alors que folie et conscience s’agitent dans un même bocal, se détache des parois un calcaire d’incohérence qui nous éjecte des préoccupations du narrateur (supposées être, au moins en partie, les nôtres).

Une nouvelle intéressante du moins de vue conceptuel, plus pour le mérite de nous faire découvrir des vues originales sur la conscience que par son approche narrative trop irréaliste pour se permettre d’être fantastique.