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Tout est dit, sans même de « ou presque », puisque l’auteur (le narrateur, le personnage, faites votre choix) vient vous donner l’explication, par l’intermédiaire d’une note de bas de page, du pourquoi de cette nouvelle.

Un entrefilet pour un concours lui donne l’idée de se servir du même entrefilet pour qu’un fieffé voleur puisse se forger un alibi en béton. Le plus étonnant, c’est qu’en refermant la nouvelle je me suis dit « tiens pas de Sherlock »… avant d’aussitôt penser à la ligue des rouquins, je vais finir par en faire une déformation professionnelle. En même temps, vous me direz, à raison, qu’il n’y a pas là de quoi commencer l’ébauche d’une amorce de tentative de début de cours de littérature comparée tant le travail est balisé.

Que reste-t-il alors ? Une durée, cela fait un an que Burma et Faroux ne se sont pas revus. Une évidence trop évidente pour sonner juste. Une mystérieuse lettre anonyme. Le hasard qui veut que nos deux compères se retrouvent le jour où doit avoir lieu un acte délictueux, selon la lettre anonyme, qui n’est rien d’autre que le premier avril, voilà une farce du plus mauvais goût. On pourrait continuer, à l’instar du l’histoire du pendu, dans cette tonalité, à faire sonner le glas sur un air un peu swing pour décontenancer le lecteur. Mais, si ici le début de l’intrigue peut nous faire penser que nous allons avoir droit à une farce un peu noire, très vite on s’aperçoit qu’il n’en est rien. Burma va se mettre en quatre pour les beaux yeux d’une blonde et l’évidence meurtrière se transformera en un drame sordide. Alors oui, le récit permet de mettre en avant l’amitié entre Burma et Faroux. Burma se targue d’être obligé d’avoir l’avis contraire du commissaire pour que le monde puisse tourner, donnant de l’importance à leur complémentarité (après tout, sans police ou PJ difficile d’appréhender, de juger ou d’emprisonner les coupables). Mais on voit également le soin que prend Malet à utiliser au mieux un « banal fait divers ».