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axiomatique

Vers les ténèbres : Il y a chez les auteurs (et pas uniquement chez un grand nombre d’artistes) une volonté d’essayer, de prendre le support comme un tube à essai. Cette démarche trop souvent rapportée à l’art contemporain, ne date pas de notre époque où il faut bien un moyen pour blanchir l’a… euh…hum, elle peut surgir à n’importe quel moment, pour bien des raisons. L’enjeu est souvent de proposer une nouvelle à la structure très osée ou, au contraire, de faire un exercice de style, de faire bouger les frontières, de se lancer un défi ou une contrainte. D’aucuns en font même leur spécialité. C’est cette impression qui a dominé ma lecture de ce récit. Autant la majorité des autres histoires m’a semblé volontairement procédé d’une démarche expérimentale « et si… » et empirique face aux avancées et données

scientifiques de ce début de millénaire, autant celle-ci parait être « montée à l’envers ». Le résultat est captivant, on se retrouve à faire un bureau avec le kit bibliothèque du magasin de luminaire d’à côté, il s’agit du récit le plus littéraire, du plus écrit. Le contexte scientifique est présent, mais en retrait, il cède la place à une course angoissante, proche de la paranoïa de certains écrits –les plus réalistes finalement- des années 70. Un essoufflement de l’explication, un positionnement cinématographique, rythmiquement on est poussé vers l’espoir, ce dernier traité comme un manque, comme un vide. Avec au centre un personnage étrange, continuant de jouer aux dés avec le hasard. Une nouvelle stressante… une bouffée d’air pollué au milieu des univers climatisés que l’on trouve d’ordinaire dans ce recueil, un abandon du cynisme qui n’est pas sans déplaire.